Comment voyager de façon plus écologique et responsable ?

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Le voyage autour du monde est une expérience incroyable et enrichissante. Bien qu’il permette de développer un nouveau regard sur le monde et de s’ouvrir à de nouvelles cultures, il a également un impact certain sur la biodiversité et le climat. Etant passionnés de voyage tout en étant fortement engagés écologiquement, il nous était devenu important de faire un point sur les possibilités qui s’offrent aujourd’hui aux personnes désireuses de partir en voyage de façon plus responsable et écologique. Cet article n’a absolument pas vocation à culpabiliser les voyageurs, mais nous estimons qu’il est important de comprendre les enjeux afin de faire les meilleurs choix possibles.

Etat des lieux climatique

Le deuxième volet du rapport du GIEC est sorti en février 2022 (lire un résumé ici). Celui-ci met en avant le rôle important de la justice sociale dans l’adaptation au changement climatique.
Le premier volet du rapport (sorti en août 2021 – résumé disponible ici) établissait que 100 % du réchauffement climatique est dû aux activités humaines. C’est un fait établi qui fait consensus et qui a été validé par les 195 Etats membres de l’ONU.

Le réchauffement des températures mondiales va inéluctablement continuer à augmenter, mais il est encore possible de le limiter à 1,5°C ou 2°C par rapport à l’ère préindustrielle si nos émissions de gaz à effet de serre baissent rapidement. Les Etats du Monde s’y sont d’ailleurs engagé fin 2015 lors de l’accord de Paris.

Changements de la température de surface globale par rapport à 1850-1900
FIg 1 SPM – 1er volet du rapport du GIEC – source : bonpote.com

En parallèle, la biodiversité ne cesse de s’effondrer. La 6ème extinction de masse est en cours, et l’Homme en est l’initiateur. Selon le rapport Planète Vivante 2020 du WWF, la planète aurait perdu 68 % des vertébrés sauvages entre 1970 et 2016.

Les émissions de CO₂e des français

Aujourd’hui, un français émet en moyenne 10 tonnes de CO₂e par an. Pour tenir les engagements de l’accord de Paris, nous devons diminuer notre empreinte climat au plus vite. Pour un français, cela consiste à passer de 10 tonnes de CO₂e par an à moins de 2 tonnes par an. Cet objectif de 2 tonnes découle d’une répartition égalitaire (pour toute la population mondiale) du budget climatique restant, soit la quantité de gaz à effet de serre que l’humanité peut encore émettre avant de dépasser un réchauffement de +2°C.

Bien entendu, l’approche individuelle ne suffit pas et nous aurons besoin de tous les acteurs pour tenir ces engagements (entreprises, Etats et institutions, autres pays du Monde). Toutefois, il ne s’agit pas d’attendre que les autres acteurs commencent. Il est nécessaire de démarrer dès aujourd’hui une transition vers un mode de vie plus durable. La transition individuelle peut en effet enclencher une dynamique collective.

C’est quoi le CO₂e ?

Le gaz à effet de serre le plus connu actuellement est le CO₂, mais d’autres gaz réchauffent l’atmosphère de façon bien pire et doivent également être pris en compte. Je pense notamment au méthane (CH₄) et au protoxyde d’azote (N₂O). Pour simplifier les mesures, un calcul permet de tout résumer à un équivalent CO₂, abrégé en CO₂e.
La mesure en équivalent CO₂ est bien plus pertinente, quand on sait qu’un voyage en avion Paris-New York émet 1 tonne de CO₂, mais 2 tonnes de CO₂e !

Comment calculer mon empreinte carbone ?

Ca y est, vous avez déjà réussi à digérer toutes ces infos ? Maintenant, la grande question, c’est de savoir où l’on se situe personnellement quant aux émissions de gaz à effet de serre. Et pour cela, il y a un outil très complet, développé par l’ADEME, qui permet de calculer son empreinte carbone !

L’empreinte carbone individuelle est calculée sur les postes suivants : alimentation, transport, logement, services publics, numérique et divers.

J’ai calculé la mienne (Emilie) sur l’année 2021-2022 et le résultat est plutôt encourageant (voir ci-dessous), avec une empreinte carbone qu’il ne reste plus qu’à diviser par deux pour atteindre l’objectif de 2050 !

Ces bons résultats peuvent s’expliquer en partie du fait que nous avons beaucoup voyagé en train et en voiture, mais n’avons pas utilisé une seule fois l’avion (et cela depuis l’été 2018). Notre régime végétarien fait également rapidement baisser le total de CO₂e.

L'empreinte carbone d'Emilie sur l'année 2021
Calcul de mon empreinte carbone entre mars 2021 et mars 2022

Ce qui est hyper intéressant avec cet outil, c’est qu’on peut ensuite voir quelles actions peuvent avoir le plus d’impact pour améliorer notre empreinte carbone.

L’impact du tourisme sur le climat

L’impact carbone de l’avion

On remarque donc que l’utilisation de l’avion influe beaucoup sur le calcul de l’empreinte carbone.
Pas étonnant lorsqu’on sait qu’il existe un rapport de 100 entre les facteurs d’émissions (quantité de CO₂e émise par km parcouru) d’un avion gros porteur et ceux du TGV.
Par exemple, un trajet Paris/Marseille aller-retour émet environ 413 kg CO₂e/personne en avion contre à peine 3 kg en TGV. (source : nosgestesclimat.fr).

Le site de Bon Pote a d’ailleurs créé une infographie édifiante :

Infographie de Bon Pote : Ton trajet en vaut-il vraiment la peine ?
Ordres de grandeur d’émissions de CO₂e de différents trajets en avion – Source : bonpote.com

Malheureusement pour nous, nous ne nous étions pas rendus compte de cela avant de partir en tour du monde en 2017. Nous avions alors pris l’avion à de nombreuses reprises, émettant chacun environ 10 T de CO₂e rien qu’avec nos vols.
Autant vous dire que nous nous en sommes mordu les doigts lorsque nous avons réalisé cela ! Nous avons alors procédé à une compensation carbone pour délivrer notre conscience. 

La compensation carbone, c’est un procédé qui consiste à contrebalancer ses propres émissions carbone par le biais du financement de projets censés diminuer la même quantité de gaz à effet de serre. Plusieurs types de projets existent : projets de reforestation, projets d’énergies renouvelables, utilisation rationnelle de l’énergie. Mais la compensation carbone a ses limites et nous nous rendons bien compte qu’une tonne de CO₂ non émise, c’est bien mieux qu’une tonne de CO₂ compensée.

L’impact carbone du tourisme

Notre envie de découvrir la beauté du monde a malheureusement un impact regrettable sur notre planète.
D’après une étude de chercheurs de l’Université de Sydney, publiée en mai 2018 dans la revue Nature Climate Change, le tourisme mondial serait responsable d’environ 8% des émissions de gaz à effet de serre sur la planète.
Cette étude évalue toute la chaîne de production en prenant en compte à la fois le transport, l’hébergement, la nourriture, et même les objets souvenirs.

Le tourisme a donc un impact néfaste considérable alors que l’idée de départ est d’aller profiter de beaux paysages … C’est plutôt ironique quand on se rend compte qu’en se rendant dans des endroits qui nous font rêver, on contribue à leur dégradation et à celle du climat !

L’impact sur la biodiversité et sur la nature

Le principal impact du voyage sur la biodiversité provient des émissions de gaz à effet de serre, mais d’autres éléments entrent aussi en ligne de compte : les plastiques émis qui finissent dans la mer, l’intrusion des voyageurs dans des habitats naturels, l’artificialisation des sols pour la construction d’hôtels, …

Notre utilisation des réseaux sociaux a également un impact plutôt néfaste sur les lieux que nous visitons. Prenons par exemple Instagram. En juillet 2019, le WWF France a déclaré que « la géolocalisation sur Instagram des lieux préservés met en péril la biodiversité ».
On peut se demander quel rapport Instagram peut avoir avec la perte de biodiversité … Je ne pourrais que vous inviter à lire cet article de Radio Canada, qui explique comment nos partages de photos idylliques sur Instagram a des effets dévastateurs sur la nature. En cause : l’envie des Instagrammeurs de se rendre sur les lieux pour prendre à leur tour « LA » photo à partager avec leur communauté. Qui n’a jamais vu de longue queue se former dans un endroit particulièrement photogénique, que ce soit à Miyajima au Japon, dans les temples d’Angkor au Cambodge ou encore, aux Joffre Lakes au Canada ?

Nombreux touristes se prenant en photo, à l'entrée du Fushimi Inari Taisha, à Kyoto
Nombreux touristes se prenant en photo, à l’entrée du Fushimi Inari Taisha, à Kyoto

L’utilisation de la géolocalisation sur Instagram entraîne souvent l’arrivée soudaine d’un tourisme de masse sur des sites qui ne sont pas prévus pour accueillir un grand nombre de personnes, d’autant plus lorsque certains visiteurs laissent traîner leurs déchets et emballages plastiques en tout genre.

Encore un point qui peut faire réfléchir à notre façon de voyager et notre façon de « consommer » le voyage.
Dans une société capitaliste ou le « toujours plus » est de mise, peut-être faudrait-il revoir notre copie et privilégier le « mieux » au plus.

Les solutions pour voyager de manière plus éco-responsable

Heureusement, face à tous ces constats accablants, des solutions existent pour ne pas avoir à renoncer au voyage. Quoi qu’il en soit, rien qu’en respirant et en mangeant, l’être humain émettra toujours du CO₂.
Il est important de continuer à se faire plaisir, à rêver, à s’émerveiller, plutôt que de se recentrer sur soi-même, se renfrogner et s’enfoncer dans une vie triste et sans saveur.

La clé réside dans le fait d’ouvrir les yeux sur la situation (et à ce stade, vous devez déjà avoir pas mal d’infos en poche) et de prendre ses décisions en conscience, en ayant à l’esprit les répercussions que peuvent avoir nos choix et nos actions.

Voyager plus près de chez soi

La première façon de voyager responsable, c’est tout simplement de partir moins loin. Nul besoin de partir à l’autre bout du monde pour être dépaysé. Que l’on reste en France ou bien que l’on parte dans les pays limitrophes, il y a déjà de quoi faire !

En France, nous avons la chance incroyable de vivre dans le pays le plus visité au monde. La diversité de paysages y est incroyable, les éléments de langage et les coutumes changent au fil des territoires traversés (d’ailleurs, vous dites « chocolatine » ou « pain au chocolat » ?). Notre pays offre des possibilités de voyage infinies : qu’on aime la culture, la randonnée, les balades en kayak, la découverte de grandes villes, l’alpinisme ou simplement le farniente, il y en a pour tous les goûts !

Lors de notre tour de France en 2019 et 2020, nous avons bien pu nous en rendre compte. On pourrait même dire qu’il est possible de faire un mini « tour du monde » en parcourant la France tant on peut tomber sur des lieux étonnants et dépaysants ! On pense bien sûr à la Dune du Pilat, aux marais salants de Camargue, aux grottes de Lascaux ou encore aux Ocres de Roussillon.

Les dunes du Pilat sont extrêmement dépaysantes !
Les dunes du Pilat sont extrêmement dépaysantes !

Pour vous donner des idées, pourquoi ne pas lire le livre « Un tour du monde en France » de Caroline Ithurbide, paru à l’été 2021 ?
Bien sûr, nous vous partagerons toutes nos idées de voyage en France, région par région, dans de futurs articles sur notre blog. En plus des articles déjà en ligne, nous en avons encore de nombreux à paraître, avec de belles surprises !

Utiliser des modes de transports moins émetteurs de gaz à effet de serre

On l’a vu précédemment, l’avion est la plupart du temps le mode de transport le plus polluant. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il y a plein d’autres options, et qu’elles laissent la part belle à l’aventure !

Cédric dans un train au Sri-Lanka
Cédric dans un train au Sri-Lanka

Le voyage en train et en train de nuit

Le train paraît le choix à privilégier pour le transport.
Le train de nuit est encore peu développé en France, avec seulement deux lignes en fonction aujourd’hui, mais une douzaine de lignes nationales sont prévues à l’horizon 2030 (on est d’accord, il y a encore du chemin à faire de ce côté-là !).
De notre côté, nous avons eu la chance de tester le train de nuit cette année, pour un aller-retour Perpignan-Paris. Si la propreté n’est pas au top du top (en période de COVID, c’est un peu light), il est quand même appréciable de pouvoir dormir tout en se déplaçant, sur une véritable couchette (donc clairement plus confortable qu’en classe éco en avion !).
Pour les voyages vers l’Asie, la solution du transsibérien est également à considérer. A l’époque où nos amis les Manalas avaient comme projet de reprendre un ranch en Thaïlande, nous avions envisagé de leur rendre visite en empruntant ce train mythique. Le voyage aurait dû être épique, mais finalement le COVID est arrivé et a changé la donne !

Le voyage en bus

Bien que plus polluant que le train, le bus est toutefois moins polluant que l’avion.
Nous avons utilisé à de nombreuses reprises Flixbus ou Blablabus en France et nous avons toujours été satisfaits. L’avantage par rapport au train, c’est que c’est souvent bien plus abordable. Lors de notre tour de France, nous nous souvenons avoir effectué un trajet Lyon – Bordeaux pour 1€ / personne ! Imbattable !

Un Blablabus dans une gare routière
Un Blablabus dans une gare routière
La petite Hyundai Getz qui nous a fait parcourir la Nouvelle-Zélande
La petite Hyundai Getz qui nous a fait parcourir la Nouvelle-Zélande

Le voyage en voiture

Le voyage en voiture thermique n’est pas toujours plus écologique que l’avion. Avec un seul passager à bord, et selon le type de véhicule, cela peut même être supérieur à un trajet en avion. Mais en remplissant sa voiture (en prenant des auto-stoppeurs ou en utilisant Blablacar par exemple), les émissions par passager sont réduites.

Le voyage à vélo ou à pied

Certainement l’un des modes de transport les plus gratifiants et les plus aventuriers, le vélo est le moyen de transport zéro carbone par excellence (à condition d’utiliser un vélo sans assistance électrique). Une bonne forme physique est cependant nécessaire.
L’été dernier, Jérôme, un ami à nous est venu nous rendre visite depuis Strasbourg jusque dans les Pyrénées-Orientales. Son périple lui aura fait parcourir 1 300 km et fait traverser la Suisse. Malheureusement, le trajet s’est fait sous la pluie, mais le challenge sportif l’avait épanoui !

La marche à pied est quant à elle certainement le moyen le plus basique et simple de voyager. Le voyage se fera cependant moins loin qu’avec les autres modes de transport, à moins de partir pour bien plus longtemps !

Jérôme à l'arrivée de son long trajet à vélo
Jérôme à l’arrivée de son long trajet à vélo
Laura voyage en bateau stop
Laura a traversé l’océan Atlantique pour rejoindre l’Amérique du Sud en bateau-stop.
Crédit photo : David Aymond – Photographe

Le voyage en voilier

Autre moyen de transport zéro carbone : le voilier. Même si vous n’avez pas d’expérience en navigation, il est possible de rejoindre un équipage et embarquer pour une destination exotique ! C’est d’ailleurs ce qu’a fait Laura, une voyageuse que nous avons interviewée, qui a rejoint l’Amérique du Sud en faisant du bateau-stop !
Ce mode de voyage responsable nécessite une implication personnelle lors de la traversée mais pour ceux qui n’ont pas le mal de mer, cela doit être une expérience incroyable ! A ce sujet, tourdumondiste a rédigé un dossier spécifique.

Le voyage en cargo

Pour les voyages outre-Atlantique ou outre-mer, sachez qu’il est possible d’effectuer la traversée en cargo. Bien que le cargo émette beaucoup de CO₂, la présence d’un voyageur à bord n’augmente pas la demande de transport en cargo, l’impact est donc assez faible. La durée du trajet est cependant bien plus longue (de moins d’une semaine à plusieurs mois selon le trajet). Si ce mode de transport vous intéresse, nous vous recommandons le dossier sur le voyage en cargo sur le site tourdumondiste.com.

Trouver les meilleurs moyens de transport pour partir en voyage de façon écologique

Si vous avez prévu un voyage prochainement et que vous réfléchissez aux meilleurs moyens de le réaliser, nous vous conseillons deux outils :

  1. Rome2Rio, qui permet de voir quelles options sont possibles pour un trajet d’un point A à un point B
  2. Le calculateur d’émissions carbone de l’ADEME, pour avoir un ordre d’idée de l’impact carbone de chacune des options.

Le « slow travel » : voyager plus lentement

Alors que dans nos vies occidentales habituelles, il faut toujours aller plus vite et que nous nous sentons pris par le temps, le « slow travel » invite à ralentir, à prendre le temps de profiter de la vie et de son voyage.

Le slow travel donne l’opportunité de s’imprégner des lieux que l’on visite, au lieu de les traverser au pas de course et de « consommer » les lieux les plus touristiques à la chaîne. Il permet de prendre le temps de découvrir les lieux dans lesquels on se rend, tout en privilégiant la qualité à la quantité.

Lors de notre tour du monde, nous nous étions limités à 14 pays (ce qui en soit, était déjà pas mal) afin d’avoir le temps de les parcourir, sans trop se presser. Il se trouve que ce rythme était déjà très (trop) rapide et qu’à certains moments, nous aurions bien eu envie de nous reposer et de simplement profiter du fait d’être là.
Lors de notre tour de France, nous avons ralenti pour une raison bien pratique, la location de gîtes ou de Airbnb étant bien plus accessible financièrement à partir de 4 semaines de séjour. Ce ralentissement nous a fait le plus grand bien, nous avions le temps de prendre nos habitudes, de rencontrer des personnes sur place. Puis, au bout d’un mois, nous changions de région pour reprendre la découverte.

En prenant le temps de voyager, cela offre l’opportunité d’utiliser des moyens de transport plus lents mais moins polluants (cf section précédente). Le trajet jusqu’à sa destination devient alors une expérience en tant que telle.

« Dans un voyage ce n’est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours surtout. »

Philippe Pollet-Villard

En prenant le temps de voyager, on peut également se permettre de sortir des sentiers battus, et d’aller explorer des lieux peu connus. On sort alors du tourisme de masse et de ses effets dévastateurs.
L’une de nos lectrices nous a d’ailleurs recommandé les guides de voyage Tao, qui promeuvent un tourisme durable, authentique, éthique et écologique.

Le slow travel permet également d’envisager des modes de voyages alternatifs, comme par exemple le WWOOfing, le volontariat, le gardiennage de maison et/ou d’animaux ou encore l’échange de logement !

Exemples de trajets autour du monde à faible empreinte carbone

Changer notre vision du voyage peut être déstabilisant au début et cela peut être difficile de se projeter dans un nouveau voyage plus écologique. Mais heureusement, sur le site du planificateur à contresens, vous avez la possibilité d’accéder à des milliers d’itinéraires préparés par des voyageurs.
Cerise sur le gâteau : il est possible de filtrer les résultats selon l’empreinte carbone du voyage ! Encore une nouvelle preuve de la « génialité » de cet outil !

Choisir des équipements durables

Le départ en tour du monde par exemple implique souvent l’achat de matériel dont on ne disposait pas encore. Tout comme l’achat de matériel dans la vie de tous les jours a son importance, il convient de faire attention à la durabilité et à l’impact écologique des équipements que l’on achète.
Mieux encore : en achetant du matériel de seconde main ou en se faisant prêter des équipements pour des voyages plus courts, vous ne participerez pas à l’utilisation de nouvelles ressources.

Les vêtements en matière synthétique polluent à chaque lavage, en libérant des micro-plastiques qui finissent au fond de l’océan. Les matériaux naturels (coton biologique, laine mérinos, chanvre, …) sont donc à privilégier.

Pour vous procurer du matériel d’occasion, le site tourdumondistes a lancé un groupe de petites annonces sur Facebook. Le site Campsider propose également une sélection d’équipements outdoor de seconde main (pas encore testé de notre côté, n’hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez).

Faire attention à sa consommation en voyage

Enfin, ce n’est pas parce que l’on n’est pas chez soi ou bien que l’on est en vacances qu’il ne faut pas faire attention à sa consommation.

Consommation d’eau

Dans de nombreux pays, il est risqué de consommer de l’eau du robinet. La solution la plus pratique (mais de loin pas la plus économique) est d’acheter des bouteilles d’eau. Cependant, ce choix induit une pollution plastique assez importante, d’autant plus que les bouteilles en plastique ne sont pas recyclées dans de nombreux pays (d’ailleurs leur recyclage en France est également un mythe, mais c’est une autre histoire …). Nous vous conseillons donc d’investir dans une solution de filtration de l’eau. Nous avions opté pour le filtre Mini Sawyer, mais d’autres alternatives existent, comme le Steripen, la paille filtrante Lifestraw, …

En France, l’eau du robinet est potable partout, il n’y a donc aucune raison de s’en priver. Si celle-ci a un goût, sachez qu’en la mettant en carafe puis au frigo, l’odeur disparaît rapidement.

Nourriture

La viande est l’aliment qui a le plus d’impact sur le climat. L’élevage représente aujourd’hui 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, soit autant que le secteur du transport !
Choisir de ne pas manger de viande peut donc réduire votre impact, que ce soit en voyage ou non. Et croyez-nous, dans les pays où le poulet du marché est recouvert de mouches, vous serez plutôt content de vous abstenir !
Il est conseillé de manger local et bio si possible.
Il peut être utile de voyager avec ses propres couverts et sa gourde, d’éviter les contenants jetables et de refuser gobelets, pailles et autres éléments en plastique. De notre côté, nous ne partons jamais sans notre gourde, notre opinel et une serviette en tissu !

Trake au Myanmar
Partants pour un trek dans la nature ?

Loisirs

Faire une balade à pied sera toujours plus responsable que de partir pour 2 heures de jetski à fond les ballons !
Sur un autre critère, il est important de veiller à ne pas participer à la maltraitance animale. Certes, cela n’a pas d’influence directe sur le climat mais c’est quand même plus éthique. Exit donc les delphinariums ou les balades à dos d’éléphants.

Déchets et gaspillage

Enfin, même si cela coule de source, on veille à ne pas jeter ses déchets n’importe où, et si possible, on en profite pour ramasser ceux que l’on trouve sur notre chemin.
Cela vaut aussi pour le papier toilette de la pause pipi en pleine forêt. Personnellement, je trouve ça assez dégoûtant de trouver des tas de papier toilette quand je randonne dans une réserve naturelle !
La petite astuce : j’emporte toujours avec moi une pochette zippée dans laquelle je range mon papier utilisé. Et soyons clairs, je ne suis pas encore assez motivée pour ramasser le papier toilette des autres 😉

Une décharge sauvage en Charente-Maritime
Une décharge sauvage en Charente-Maritime

Quels changements nous avons décidé d’appliquer

Investis dans une démarche écologique depuis plusieurs années et en nous rendons compte de l’impact de notre tour du monde, nous avons pas mal gambergé ces derniers temps. Afin d’être plus en phase avec nos valeurs, nous avons pris plusieurs décisions concernant nos voyages ou la future ligne éditoriale du blog.

Eviter au maximum de prendre l’avion

Nous avons quasiment renoncé à prendre l’avion. Alors qu’avant notre tour du monde, nous remontions deux fois par an voir nos familles en avion sans nous poser de question, nous nous sommes mis d’accord pour renoncer – si possible – à l’avion.
En bref, cela veut dire que nous choisirons toujours un moyen de transport moins polluant, sauf exception (décès, exceptionnel voyage qui nous tient à cœur impossible par un autre moyen).
Amoureux du voyage, ce choix a été plutôt difficile. Il faut également dire que lorsqu’on voit les différences de prix entre les billets d’avion et les billets de train, il y a de quoi tomber à la renverse ! Les compagnies aériennes low-cost proposent des prix extrêmement bas, contrairement à ceux de la SNCF. Cependant, nous gardons en tête notre objectif N° 1 : conserver un avenir désirable, que ce soit pour nous ou pour les générations futures !
Et comme vu plus haut, les autres possibilités sont légion. Il faut juste faire preuve d’un peu plus de patience et d’organisation.

Arrêt de nos articles « tour du monde »

Bien que notre voyage autour du monde se soit déroulé entre 2017 et 2018, nous n’avons pas rédigé la moitié de nos articles « carnet de voyage ». Vous l’avez peut-être remarqué, mais notre dernier article « tour du monde » encore écrit cette année traitait de la Thaïlande … Nous aurions eu encore pas mal de travail pour vous raconter la suite et fin de notre périple (dans 5 autres pays), mais finalement nous avons décidé de nous arrêter là. En effet, nous nous sommes rendus compte que malgré la maigre notoriété que nous avions acquis (on ne parle que d’environ 3 000 à 4 000 visiteurs par mois), nous avions certainement un impact sur notre audience, et par là même des responsabilités.
Donner envie de partir en avion à l’autre bout du monde à travers nos récits de voyage ne nous semblait pas vraiment cohérent. Si à l’époque nous avions choisi de voyager à vélo, en train ou par un autre moyen de transport peu ou pas polluant, les choses n’auraient pas été les mêmes.
Mais nous ne pouvons clairement pas faire rêver de destinations exotiques, tout en demandant à notre audience de ne pas prendre l’avion (comme nous l’avons fait à l’époque).

Pour cette raison, nous avons décidé d’arrêter la publication de nos articles « tour du monde », même si bien entendu, discuter de nos aventures autour du monde nous fait énormément plaisir, au vu des belles expériences que nous avons vécues et de tout ce que nous avons appris pendant cette année si particulière.
Toutefois, cela n’est pas la fin de ce blog, et nous continuerons à publier ici nos articles tour de France, mais prévoyons aussi de vous parler plus amplement de notre nouvelle région depuis 2021, les Pyrénées-Orientales, ainsi que de nos prochains voyages responsables à venir !

Pour aller plus loin

Nous avons essayé de traiter cette énorme question de façon plus ou moins concise, mais si ce sujet vous intéresse, nous vous recommandons chaudement la lecture des articles suivants :

Vos réactions

Ecrire cet article n’était pas des plus simples, mais je crois qu’il était nécessaire. Et personnellement, je pense même qu’il me permettra d’avoir la conscience plus légère dans les prochains temps ! Comme à chaque fois, je vous invite à me dire ce que vous en avez pensé, ou bien même à nous contacter pour parler de cet épineux sujet.

Commentaires

Olala mais quel article !
Je vous rejoins sur pas mal de points. Ce n’est pas évident aujourd’hui de parler voyage sans se sentir coupable d’influencer à la surconsommation. Et alors qu’on en a profité, c’est pas évident de dire aux autres de ne pas le faire. Et puis savoir qu’on ne lira pas la fin de votre périple ! Olala mais quel drame ! Mais je comprends. On écoutera de vive voix toutes vos aventures dès que ce sera la moment.
Le slow-travel est vraiment notre mot d’ordre. Nous faisons notre possible pour compenser notre emprunte carbone en adoptant d’un mode de vie nomade. Le voyage vient donc à nous et non pas l’inverse. Nous autocreons nos ressources et tentons d’en parler un maximum. Mais encore cette semaine, nous avons constaté que beaucoup d’influenceurs font des weekends à droite et à gauche du monde sans conscience. C’est dommage. Merci à vous pour ce bel article, comme toujours.

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Merci Miss Manala pour ton commentaire qui nous fait très plaisir ! Effectivement la contradiction entre nos convictions écologiques et le fait de parler de voyages à l’autre bout de la Terre nous faisait perdre en cohérence. Mais on vous racontera avec plaisir ce qu’on ne vous a pas encore révélé sur notre périple en Asie 🙂 J’aime beaucoup cette idée du voyage qui vient à nous, et nous pensons privilégier cette option également, en voyageant au fil des opportunités qui s’offrent à nous, sans forcément choisir la destination !

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Hello ! L’article est ultra intéressant et tellement important alors merci d’y avoir consacré autant de temps… Pas encore tout à fait exemplaires de notre côté… Sur notre empreinte climat, près de 4 tonnes pour le transport à cause de notre recours trop systématique à l’avion… on y travaille mais ce n’est pas évident ! A côté de ça, notre régime alimentaire végétarien voire végan régulièrement permet de bien faire chuter l’empreinte… Comme quoi, on pourrait déjà tous être végétariens ce serait déjà un super pas vers un équilibre… 🙂 Bravo en tout cas pour tous vos gestes !

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Hello à vous deux ! Merci pour ce commentaire ! Cet article m’a enfin permis de m’exprimer sur un thème qui m’est cher et cela me tenait à cœur de partager ces informations et de sensibiliser à ce niveau, sachant que nous-mêmes n’étions pas au courant d’une grande partie de ces infos lors de notre voyage autour du monde … En avoir conscience c’est déjà une grande partie du travail ! En effet, le végétarisme est un changement hyper efficace pour une baisse de son empreinte carbone. C’est pour cela que j’ai sauté le pas il y a 8 ans maintenant, et que Cédric m’a rejoint il y a un peu moins de 2 ans. Et on a encore pas mal de petits gestes à mettre en place, dans une démarche d’amélioration permanente 🙂

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Salut Émilie,

C’est vraiment un très bon papier qui résume parfaitement les enjeux et la terrible réalité du voyage. C’est vraiment super d’avoir pris conscience de tout ça et de mettre en avant les démarches qui poussent à réduire l’empreinte carbone. Vraiment ravis d’avoir été cité, ça nous fait vraiment plaisir et nous conforte dans le fait que notre article (qui date déjà de quelques années) n’a pas été écrit en vain.

Plein de belles aventures décarbonnées pour la suite 🙂

Ben & Ania

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Merci pour votre retour, je suis contente que l’article vous plaise ? Votre article m’a vraiment beaucoup inspirée pour la rédaction du mien, donc un grand merci pour votre travail ! Belles découvertes à vous aussi !

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