En octobre 2019, nous avons eu la chance de découvrir ce qui est pour nous la plus belle région de France, la Corse ! Vous souhaitez, vous aussi, organiser vos vacances sur l’île de Beauté tout en prenant en compte l’impact écologique de ce voyage ? Voici quelques conseils pour se rendre en Corse et s’y déplacer tout en limitant son empreinte carbone.
Quand aller en Corse ?
Vous préparez un séjour en Corse ? La première question à vous poser est : « quand aller en Corse ? ».
Nous ne saurions que vous recommander d’éviter à tout prix les mois de juillet-août, l’île de Beauté étant alors victime du tourisme de masse.
Privilégiez donc le hors-saison. Les périodes d’avril à juin et de septembre à octobre sont les meilleurs moments pour aller en Corse. Les températures clémentes permettent alors aux moins frileux de se baigner et de profiter des splendides plages de sable fin et des criques. Par ailleurs, il sera plus facile de tisser des liens avec les locaux que lors de la saison touristique.
Comment se rendre en Corse en limitant son impact écologique ?
En tant qu’île, la Corse est plus difficile à rejoindre qu’un département métropolitain. Plusieurs options sont possibles. Cependant, peu permettent de ne pas exploser son empreinte carbone.
Si vous nous connaissez déjà, vous savez que le voyage écoresponsable nous tient particulièrement à cœur.
Pour contenir le réchauffement climatique à 1,5° C (et ainsi respecter l’accord de Paris), il faudrait limiter les émissions de gaz à effets de serre à 2,3 T / par personne d’ici à 2050. Cela nous donne un « crédit carbone » de 192 g CO₂e / habitant / mois.
Voici un petit tableau donnant des ordres de grandeur pour chacun des moyens de transport permettant de se rendre en Corse. Nous y indiquons la durée, le coût ainsi que les émissions de gaz à effet de serre pour chacun d’entre eux.
Moyen de transport | Durée du trajet | Prix | CO₂e émis |
---|---|---|---|
Voilier Traversée en cabine (Saint-Raphaël-Calvi) | 18 à 22 h | A partir de 216 € (repas compris) | +/- 13 kg (hors construction du voilier) |
Ferry de nuit (Nice > Ajaccio) sur une base de 2 pers sans cabine et sans voiture (n’utilisant pas les services du ferry) | 9 h | Environ 35 € / personne (tarifs variables) | Environ 19 kg |
Ferry de jour (Nice > Ajaccio) sur une base de 2 pers sans cabine et sans voiture (n’utilisant pas les services du ferry) | 8 h | Environ 55 € / personne (tarifs variables) | Environ 25 kg |
Ferry de nuit (Nice > Ajaccio) sur une base de 2 pers en cabine et sans voiture (n’utilisant pas les services du ferry) | 9h | Environ 70 € / personne (tarifs variables) | Environ 50 kg |
Ferry de jour (Nice > Ajaccio) sur une base de 2 pers en cabine et sans voiture (n’utilisant pas les services du ferry) | 8h | Environ 80 € / personne (tarifs variables) | Environ 65,5 kg |
Avion (Nice > Ajaccio) | 50 min | Environ 110 € / personne (tarifs variables) | Environ 76 kg |
Ferry de nuit (Nice > Ajaccio) sur une base de 2 pers en cabine avec 1 voiture (n’utilisant pas les services du ferry) | 9 h | Environ 120 € / personne (tarifs variables) | Environ 94 kg |
Ferry de jour (Nice > Ajaccio) sur une base de 2 pers en cabine avec 1 voiture (n’utilisant pas les services du ferry) | 8 h | Environ 110 € / personne (tarifs variables) | Environ 123 kg |
Méthodologie : Les estimations de CO₂e émis ont été calculés avec le simulateur futur.eco
La solution écoresponsable : en voilier, avec Sailcoop
Un moyen d’aller en Corse assez récent et peu connu est de prendre le voilier.
Un seul prestataire pour le moment propose des liaisons en voilier entre la France métropolitaine et la Corse : il s’agit de Sailcoop, une coopérative créée en 2021.
L’empreinte carbone du voilier
Sailcoop propose une solution pour se rendre en Corse de manière écoresponsable, le trajet s’effectuant simplement à la force du vent. Dans les cas où le vent est insuffisant, un moteur prend alors le relais.
Sailcoop a annoncé avoir consommé 559 litres de gazole sur toute sa première saison de traversées, soit 12,8 kg de CO₂e émis par passager transporté. En savoir plus
Le voyage en voilier, une expérience à part entière
Au-delà de l’aspect écologique, la traversée en voilier est une expérience à part entière.
Plus qu’un simple trajet, il s’agit là d’une véritable aventure : on part naviguer sur la mer Méditerranée, affublé de cirés, pendant 18 à 22 h ! Avec un peu de chance, on peut apercevoir des dauphins au fil de la traversée. C’est une authentique expérience de navigation avec des repas en mer et une nuit sur le bateau.
Par contre, pour ceux qui souffrent du mal de mer, ce ne sera pas forcément adapté …
Les traversées, au départ de Saint-Raphaël et à destination de Calvi, sont à partir de 216 €.
Le tarif comprend le trajet, l’hébergement sur le voilier, les repas à bord (dîner, petit-déjeuner et, selon les conditions, déjeuner) ainsi que le prêt de tenues de mer (cirés).
A l’époque où nous nous sommes rendus en Corse, Sailcoop n’existait pas encore, mais nous avons très envie de tenter l’expérience !
La solution la plus rapide et une des plus polluantes : l’avion
L’avion est clairement le moyen le plus rapide pour partir en Corse.
Cependant, l’avion est un gros émetteur de gaz à effet de serre. En effet, on estime que l’avion est responsable de 40% des émissions de gaz à effet de serre du tourisme en France (source : Novethic).
La Corse dispose de 4 aéroports :
- Figari Sud Corse,
- Ajaccio Napoléon-Bonaparte,
- Bastia Poretta,
- Calvi Sainte-Catherine.
Plusieurs opérateurs permettent de rejoindre l’île de beauté depuis la France métropolitaine, parmi lesquels on compte Air Corsica, Air France, EasyJet et Volotea.
La solution la plus pratique : le ferry
Le ferry semble être la solution la plus pratique pour se rendre en Corse : on traverse à bord d’un énorme navire, mais on peut également emporter son véhicule, ce qui évite de louer une voiture sur place.
Cependant, selon les modes de traversées, le ferry peut être plus polluant que l’avion. C’est le cas notamment si l’on transporte son véhicule avec soi. On vous détaille tout cela un peu plus loin.
Quand nous sommes allés en Corse en 2019, nous avions traversé de nuit sur un ferry avec notre voiture et choisi l’option siège inclinable. Finalement, nous nous étions retrouvés à dormir par terre. Au retour, nous avions eu la chance d’être surclassés en cabine et le trajet de nuit était bien plus confortable. Néanmoins, le fait de voyager en cabine peut doubler, voire tripler l’empreinte carbone du trajet …
L’empreinte carbone du ferry
En terme d’émissions de CO₂e, il existe encore peu de chiffres fiables, mais le calculateur futur.eco permet d’avoir de bonnes estimations.
On constate que l’empreinte carbone varie grandement selon qu’on transporte son véhicule, qu’on voyage en cabine ou encore que l’on utilise les services accessoires du ferry (bar, restaurant, piscine, etc.). La durée du trajet joue également dans l’équation, un ferry qui navigue à vitesse réduite consommant forcément moins de carburant.
Selon le type de voyage, le calculateur futur.eco indique des chiffres entre 19 et 153 kg de CO₂e par voyageur pour un trajet Nice > Ajaccio réalisé en ferry et durant entre 8 et 9 h.
Les chiffres du Ministère de la Transition écologique et solidaire (voir page 135 du document) donnent quant à eux des estimations bien plus élevées : 121 kg pour un passager en ferry de nuit sans voiture et 237 kg pour un passager voyageant en couple en ferry de jour avec une voiture (sur une base d’un trajet Nice > Ajaccio de 231 km).
Cependant, elles sont moins nuancées qu’avec le calculateur futur.eco.
Pour en savoir plus sur l’impact du ferry et la méthode de calcul du simulateur futur.eco, nous vous invitons à lire cet article de bonpote.
Pour limiter un maximum l’impact du ferry, la meilleure solution est donc de voyager sans véhicule, de nuit, sans dormir en cabine et sans utiliser les services du ferry.
Les traversées en ferry de la France métropolitaine vers la Corse
Les traversées en ferry se font au départ de Nice, Toulon ou Marseille. Il est également possible de partir depuis l’Italie, plus précisément depuis Savone et Livourne.
Les ports d’arrivée sont Ajaccio, Bastia, Bonifacio, Calvi, l’Île-Rousse, Porto-Vecchio ou Propriano.
Plusieurs compagnies proposent des trajets Continent > Corse :
- CorsicaLinéa, depuis Marseille vers Ajaccio, Bastia, Propriano et l’Île-Rousse
- Corsica Ferries, depuis Nice et Toulon vers Bastia, Porto-Vecchio, l’Île-Rousse et Ajaccio (uniquement depuis Toulon), mais également vers Bastia depuis Livourne, Piombino et Savone.
- La Méridionale, de Marseille à Ajaccio ou Porto-Vecchio
Le plus simple est d’utiliser un comparateur afin de trouver les meilleurs prix pour votre trajet ; par exemple : Direct Ferries ou Aferry.
Trouvez votre moyen de transport idéal pour vous rendre en Corse
Maintenant que vous avez toutes les infos pour vous rendre en Corse, nous vous recommandons également le site ou l’application Rome2Rio pour organiser votre voyage vers la Corse.
Comment se déplacer en Corse en limitant son impact sur l’environnement ?
Ca y est, nous avons vu ensemble comment aller en Corse. Mais une fois arrivé, comment faire pour se déplacer sur l’île de Beauté ? Voici plusieurs options.
Pour calculer les émissions carbone de vos trajets, vous pouvez utiliser le simulateur de l’ADEME.
Visiter la Corse en train
Les Corses ont affublé leur transport ferroviaire d’un drôle de surnom : le Trinichellu (« le tremblotant » en Corse). C’est la fragile ossature des anciens modèles de trains qui lui a valu ce petit nom.
Le train en Corse est une expérience à part entière, car il permet d’apercevoir des paysages grandioses : entre maquis, montagne et mer, il y a de quoi ravir tout le monde.
La section Calvi – Ile Rousse passe notamment juste à côté de la mer et est plébiscitée par les voyageurs.
C’est d’ailleurs une section recommandée par les blogueurs Roxane et Yoann, du blog roxandyo.com, qui ont utilisé le train lors de leur voyage en Corse. (Merci à eux pour leur belle photo !)
Néanmoins, le réseau n’est pas développé sur toute l’île. Il forme un Y, ce qui fait que le Sud de la Corse n’est malheureusement pas desservi.
Le réseau ferré corse s’étend sur 232 km et est composé de 16 gares.
Le train est un moyen relativement abordable et peu émetteur de gaz à effets de serre (GES) pour se déplacer en Corse.
La carte du réseau ferré corse
Voyager à travers la Corse en bus
Des liaisons en autocar existent pour sillonner l’île, cependant il existe beaucoup de compagnies et on s’y perd facilement. Les tarifs sont abordables avec des billets généralement entre 2 et 25 € selon la longueur du trajet. Les transports en commun sont moins émetteurs de GES que les déplacements en voiture thermique.
Pour prévoir vos trajets en bus :
- Le site corsicabus.org, bien que vieillot, liste la plupart des trajets et horaires. Attention, il s’agit d’un site non officiel, mais il peut vous aider à planifier vos voyages.
- Le site de la collectivité de Corse liste également les lignes intraurbaines.
- Vous pouvez également utiliser Rome2Rio pour rechercher des liaisons en autocar.
Explorer la Corse en voiture
La voiture est certainement le moyen le plus pratique pour se déplacer en Corse, même si ce n’est pas le moins polluant. Il est possible de venir en ferry avec sa propre voiture ou de louer un véhicule motorisé sur place.
Par contre, on vous prévient, les routes corses sont spéciales !
Ici, pas d’autoroutes, mais de petites routes sinueuses. Elles offrent de fabuleux points de vue, mais sont également partagées entre leurs usagers… et quelques animaux (vaches, chèvres ou encore sangliers) qui peuvent s’y promener ou s’y détendre. Soyez sur vos gardes et profitez de cette expérience à part !
Au niveau du gabarit, mieux vaut privilégier de petits véhicules, car les routes peuvent être très étroites à certains endroits.
Ensuite, on peut dire que les Corses ont le pied un peu lourd sur l’accélérateur et semblent amateurs de vitesse et de rallye. Si vous voulez prendre votre temps, nous vous conseillons de laisser passer les plus pressés en vous mettant sur le bas-côté 😉
Enfin, ne vous fiez pas au nombre de kilomètres pour calculer la durée de votre trajet. En effet, certaines routes ne permettent pas de rouler à grande vitesse.
L’office de tourisme de Bonifacio a concocté un petit tableau des temps de trajets entre les différentes villes corses.
Pour la petite histoire, nous avons eu une petite mésaventure lors de notre séjour en Corse (cf. photo). Au retour d’une balade, nous l’avons retrouvée sans sa plaque d’immatriculation arrière, avec un pneu dégonflé… Rassurez-vous, cela n’arrive pas fréquemment ! Depuis notre voiture est fièrement immatriculée 2A !
Parcourir la Corse à vélo
La Corse peut se traverser du nord au Sud en empruntant la GT20, la Grande Traversée de la Corse à vélo. Ce tracé inauguré en 2019 part de Bastia pour rejoindre Bonifacio en 12 étapes et quelque 600 kilomètres. Le parcours passe par des lieux emblématiques de Corse, comme la vallée de la Restonica.
Le point culminant se trouve en effet à 1 464 mètres d’altitude.
Il est donc conseillé de se munir d’un vélo électrique pour faire face au dénivelé, mais les plus sportifs pourront également tenter le défi du vélo de route. Il est possible de louer le matériel adapté sur place.
Traverser la Corse à pied
Plus connu que la GT20, le GR20 ou « Fra Li Monti » permet cette fois-ci de traverser l’île à pied ! Sentier de randonnée mythique, il demande une forme physique particulièrement bonne pour en venir à bout. Avec 11 000 mètres de dénivelé positif, c’est en effet un des GR les plus durs d’Europe. Mais visiblement, le jeu en vaut la chandelle !
Le trajet peut se faire en 16 jours, à raison d’une étape par jour. La partie Nord est la plus technique tandis que le Sud est un peu moins accidenté.
Si l’aventure vous tente, pensez à réserver en avance vos nuits en refuges.
Vous avez désormais toutes les clés en main pour vous rendre en Corse et vous déplacer sur l’île de Beauté en limitant votre empreinte carbone. A vous les plages de sable blanc, les calanques et les falaises. Dites-nous en commentaire quel moyen de transport vous avez choisi pour votre séjour !
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